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ladie, et il est naturel d’intervenir en présentant à l’organisme les substances qui lui font défaut, sous une forme facilement assimilable.

Au second groupe de sels il faut reléguer ceux qui ne font pas partie intégrante de l’organisme humain à l’état normal. Ils sont hétérogènes à nos tissus et à nos humeurs, qu’ils irritent. À dose élevée, leur activité devient même promptement hostile au corps, et ils justifient la dénomination de sels pharmaceutiques (la langue grecque employant d’une façon significative le mot «pharmacon» indifféremment pour le médicament et pour le poison). Ce sont l’iode, le brome, l’arsénic, le lithium. Toutes ces substances se trouvent seulement en petites quantités dans les eaux minérales, et elles produisent par leur usage longtemps continué une action curative dite altérante, antidyscrasique, dont on profite surtout dans le traitement des maladies chroniques constitutionnelles. Leur action est loin d’être clairement reconnue ou interprétée avec justesse : pour les uns ce serait une action destructive, s’exerçant dans l’intimité de nos tissus sur les prétendus germes animés de ces affections, ou bien sur les substances chimiques, les ptomaïnes, que quelques-uns veulent seules rendre responsables ; pour les autres, ce serait plutôt une stimulation, une irritation énergique qu’elles provoqueraient par leur présence, un coup de fouet donné aux éléments qui composent notre substance corporelle. Or, puisque l’essence même des maladies dyscrasiques, constitutionnelles, ne nous est qu’imparfaitement connue, il n’y a pour le moment d’autre guide que l’expérience de nos devanciers, et il appartient aux faits cliniques, à l’observation, de venir en dernier lieu trancher la question.

Il nous resterait donc à examiner d’abord isolément chacune des substances qui entrent dans la composition de l’eau de Mondorf et à envisager ensuite l’action totale telle que l’expérience l’a révélée pour elle et ses congénères.