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M. Marchal, sollicité par le plus généreux patriotisme, prodiguait son dévouement et son talent aux blessés de Metz, tandis que les rares baigneurs, que leur mal tenait attachés à l’établissement, étaient douloureusement troublés par la voix du canon, qui déchirait l’air de ces lieux naguère si paisibles. L’annexion de la Lorraine à l’Allemagne fit émigrer du sol natal beaucoup d’anciens habitués de Mondorf. Ce fut une perte bien sensible car la clientèle des bains avait été en somme française plutôt que luxembourgeoise. — Néanmoins, et malgré tous ces contretemps, Mondorf a toujours continué à se développer, à fleurir, à produire surtout ces effets de guérisons remarquables qui avaient récompensé ses premiers débuts, et qui lui valent encore aujourd’hui la confiance des malades et la considération sympathique des médecins.

En 1882, Mondorf a eu la chance d’étre relié par le chemin de fer à Luxembourg, la capitale du pays et le point d’intersection de quatre lignes internationales. La même voie ferrée poursuit sa route au delà de Mondorf vers l’est, et descend après un court trajet dans la vallée de la Moselle pour aboutir à Remich, jolie petite ville, assise sur la rive gauche du fleuve. On n’a qu’à passer le pont, et l’on se trouve en Prusse, à Nennig, connu dans le monde entier pour la belle mosaïque romaine qu’on y a découverte en 1852. Nennig est une station du chemin de fer stratégique, qui, longeant la Moselle, relie Coblence et Metz. Il faut une heure pour remonter la vallée du beau fleuve jusqu’à Thionville, et, dans le même laps de temps, on peut descendre jusqu’à l’antique et sainte Trêves, la Rome gauloise, dont les monuments rappellent ceux de la superbe veuve de César. Remich est donc devenu le point de départ d’une foule d’excursions très intéressantes dans la vallée de la Moselle et dans celle plus sauvage de la Sarre. Désormais l’accès de Mondorf est rendu facile pour tout le monde, et l’on n’entendra plus les doléances