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qui s’était montrée rebelle à tout traitement. Le patient, à la suite de ces pertes incessantes, était devenu anémique au plus haut point. En outre, il était pris tous les soirs de la fièvre suivie de transpiration : l’appétit était, complètement aboli. Localement il y avait aux deux poumons des lésions tuberculeuses disséminées. En conséquence il y avait une expectoration abondante, composée de crachets purulants, dans lesquels on distinguait des grumeaux easieux et du sang.

L’hémorrhagie assez grave fut combattue en premier lieu par des inhalations d’une solution de perchlorure de fer. Puis le patient fit usage de l’eau minérale à l’intérieur et sous forme de pulvérisations, ainsi que d’énergiques douches d’eau froide. L’effet de ce traitement ne se fit pas longtemps attendre ; les crachats hémorrhagiques disparurent rapidement, la fièvre tomba sous l’influence d’une bonne portion de quinine, et l’appétit se déclara après quelques jours avec une intensité remarquable. Au bout de six semaines, notre patient fut un tout autre homme, et il put rentrer chez lui pour voir à ses affaires. Il ne négligea point de boire l’eau de Mondorf durant tout l’été, et il revint encore une fois aux bains en automne pour se tremper à la douche contre les intempéries de l’hiver à venir. Il était cependant débarrassé déjà de presque tous les symptômes phthisiques, de sorte qu’il pouvait passer sans la moindre molestation la saison froide, et qu’il commençait à se réjouir peu à peu d’un excellent état de santé. Cependant il y avait eu chez ce patient de nombreux foyers tuberculeux aux poumons ; leur guérison, leur cicatrisation ne pouvait se faire sans entraîner la disparition d’une grande portion du tissu pulmonaire. Une boursufflure des vésicules pulmonaires restées intactes, alias un emphysème vicariant, fut la conséquence inévitable de ces pertes de substances qui durent être comblées par la dilution des cellules adjacentes. A la suite de ces circonstances, le patient dut encore une fois, huit ans plus tard, reprendre le chemin des eaux, non pas pour les symptômes phtisiques, mais pour un anasarque qui avait compliqué l’emphysème. L’eau minérale, les douches, les appareils pneumatiques tirèrent assez promptement le patient d’embarras. Aujourd’hui il persiste encore un léger degré d’emphysème avec une hypertrophie compensatrice du cœur droit, symptômes qui constituent une conséquence des lésions antérieures et dont ils témoignent la guérison.

2. — Mme  K....., 26 ans, d’une constitution délicate, est issue d’une famille dans laquelle les accidents tuberculeux sont très fréquents. Mariée à 21 ans, elle a passé par les péripéties de trois accouchements, dont le dernier, se compliquant d’une paramétrite intense, devint tout-à-fait désastreux pour sa santé, par suite de la formation d’un abcès très étendu du tissu cellulaire. La suppu-