Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la découverte de Koch a beaucoup enlevé de la fatalité qui semblait jusqu’ici peser sur certaines familles et sur certaines individualités d’un type spécial, il n’est d’autre part point permis de méconnaître les renseignements fournis par la statistique. Celle-ci démontre indubitablement que certaines organisations, certaines configurations défavorables du thorax, prédisposent à la maladie, tandis que des maladies pulmonaires déterminées, la rougeole, la coqueluche, créent un terrain favorable pour le développement des germes animés qui détruiront plus tard le poumon.

Depuis la découverte du bacille de la tuberculose, nous avons fait un grand pas en avant ; c’est notamment la thérapie préventive qui profite de la lumière plus vive qui vient d’éclairer cette question importante. La prophylaxie de la tuberculose devra s’étendre particulièrement sur trois objets :

1. L’homme malade et les produits morbides. Quand on réfléchit qu’un crachat phthisique renferme une centaine de bacilles, qu’il est prouvé que ces germes supportent parfaitement la dessication sans être détruits, il est évident qu’il faut rendre ces produits stériles et empêcher qu’ils ne se transforment en poussière infectieuse qui peut contaminer des poumons sains. Tout médecin, qui a quelque pratique, pourra facilement se rappeler des cas où un époux a été contaminé par l’autre, où, sans le moindre doute, des membres différents d’une famille ont été successivement atteints du même mal. On est donc obligé d’admettre que la localité habitée par un phthisique devient la source de l’infection, tout aussi certainement qu’un puits, infecté par le virus de la fièvre typhoïde, fait rayonner le mal partout où son eau est consommée. On s’explique de cette façon comment il arrive que certaines localités, surtout là où les habitations sont exiguës et mal entretenues, se distinguent par un chiffre exorbitant de cas de tuberculose.