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grave atteinte de l’estomac, qui cependant supporte d’une façon étonnante les aliments les plus indigestes. Les souffrances dans les intestins font enfin craindre toutes les maladies imaginables : cancers, rétrécissements, calculs, etc. Le caractère est naturellement d’une irritabilité extrême ; la volonté s’émousse et s’évanouit peu à peu ; beaucoup de ces malheureux en viennent à la morphine, à l’alcool pour échapper au pessimisme, à la lumière trouble duquel ils apprécient leur existence personnelle et les destinées du genre humain. Le traitement de la nervosité est le véritable crux medicorum ! Autant le diagnostic est facile pour le médecin, autant il est difficile à celui-ci d’en convaincre son patient, qui a l’air de se plaire dans l’attente des choses les plus sinistres. De plus, il est nécessaire de reconnaître dans chaque cas spécial les causes qui ont provoqué l’éclosion des souffrances nerveuses, et de les éloigner, s’il y a moyen. That is the question ! Bien des malades cachent, avec intention, sous différents prétextes, la vérité à l’homme de l’art ; bien d’autres voudraient volontiers fuir les conditions pathologiques auxquelles ils doivent leurs maux ; mais ils y sont, hélas, rivés. Il est difficile de changer sa carrière, surtout après un certain âge ; les habitudes de la vie, les relations sociales s’imposent très impérieusement et diminuent les chances de guérison. Pratiquement, on s’applique ordinairement à faire quitter à ces malades leur milieu habituel pour les soumettre à une cure balnéaire, qui ne doit pas être trop parcimonieusement mesurée. Si ce n’est pas tous les ans, c’est au moins de temps en temps, quand il y a eu accumulation de mauvaises influences, qu’une transplantation dans une atmosphère curative devient urgente. Aucun bain n’a jusqu’ici pu prétendre à un monopole des cas de nervosité. Le plus grand contingent s’adresse aux instituts hydrothérapiques, aux thermes chlorurées-sodiques, aux stations maritimes et aux sources indifférentes. Le repos