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pepsies de longue durée, les couches difficiles répétées, l’anémie enfin, sont des causes puissantes pour développer cet état maladif.

La nervosité proprement dite se manifeste ordinairement par une sensibilité extrême à propos de rien. Le moindre froid ou chaud est vivement ressenti, la lumière fait mal aux yeux ; l’oreille est agacée par le moindre bruit. Des maux de tête, des migraines surviennent après une émotion futile ; le cuir chevelu est souvent douloureux au simple toucher. Il survient des névralgies intercostales, des douleurs ; des sensations de brûlure, d’horripilation, sont ressenties à tous les endroits du corps. — Les fonctions cérébrales sont souvent perverties. On voit des mouches volantes ; on a des bourdonnements d’oreille, des vertiges et des angoisses ; la mémoire fait défaut ; le sommeil est troublé et l’on est incapable de travailler. Pour comble de malheur, ces malades se croient mortellement atteints ; ils jugent du moins leur état inguérissable et tombent dans un état pitoyable de désolation et de mélancolie.

La neurasthénie, d’une nuance plus grave que la nervosité, est d’un traitement assez difficile. Elle se manifeste de préférence dans le domaine de la moëlle-épinière et des nerfs, qu’elle anime. Il existe ordinairement une douleur sourde, qui peut occuper toutes les parties du dos, depuis la nuque jusqu’au bas des reins. Souvent même la peau de ces régions est sensible à la pression (irritation spinale). Ces patients, outre la fatigue générale dont ils se plaignent constamment, accusent une faiblesse et des sensations douloureuses dans les jambes et dans les parties sexuelles. Ils voient toujours le spectre de l’ataxie les menacer, et ils deviennent la proie facile des charlatans sans et avec diplôme. Même, dans les cas graves, les viscères deviennent le siège de sensations maladives : il y a des accès de palpitations et d’angine de poitrine ; des cardialgies violentes font craindre une