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pas d’autre intervention nécessaire que celle réclamée par les symptômes qu’elles engendrent ; les hémorrhagies en premier lieu, ensuite et plus rarement, les douleurs. Ces symptômes eux-mêmes ne résident point dans la tumeur même ; mais ils proviennent de ce que l’agrandissement de celle-ci produit des tiraillements des vaisseaux et des nerfs utérins. Pratiquement, bien des cas ne se manifestent que par un volume exagéré de l’utérus, des périodes plus abondantes et une arrivée plus tardive de l’âge critique. Généralement aussi la croissance de ces tumeurs s’arrête avec le ménopause. Il est évident qu’avec un peu de patience et quelques conseils empruntés à l’hygiène plutôt qu’à la pharmaceutique, le praticien suffit aisément à ces cas. D’autrefois cependant, et sans que la situation ou le volume de la tumeur y soient pour quelque chose, les menstrues se transforment en de véritables hémorrhagies, qui se succèdent avec une telle rapidité qu’elles menacent sérieusement la vie. Dans quelques cas plus rares enfin, quand il s’agit de fibromes subséreux, et de tumeurs, s’engageant dans les plis du ligament large, on voit survenir des coliques utérines d’une violence inouïe, ainsi que des douleurs intenses dans le sacrum, des névralgies etc. Quand la situation est devenue aussi alarmante et qu’on se trouve encore éloigné de l’âge critique, on doit évidemment délibérer sur l’opportunité d’une opération radicale : castration, énucléation ou hystérotomie. C’est surtout l’abondance de l’hémorrhagie et l’impossibilité de l’arrêter par un autre moyen, qui justifiera une opération des plus graves et dont la statistique, malgré les succès connus et les insuccès non publiés, est loin d’être fort rassurante. J’ai, pour ma part, opéré dix de ces cas, dont huit succès, tous pour motifs d’hémorrhagie grave. Les péripéties de ces opérations ont été sans exception toujours fort alarmantes, et j’avouerai volontiers que je me disais chaque fois avec une extrême satisfaction : «Tout est bien, qui