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sanguines ; puis les intestins, refoulés vers le bas-ventre, vont faire dévier la matrice de sa forme et de sa position normales, et produiront par la compression de la vessie des envies fréquentes d’uriner, enfin des embarras multiples.

Je sais fort bien que l’aimable lectrice m’observera imperturbablement que «son» corset ne serre pas. C’est là l’éternelle réplique, et tout médecin bien élevé, qui a quelque pratique du métier, doit s’incliner devant cet axiome. On aura beau observer que Tibulle et Horace ont chanté la beauté des Romaines, qui avaient aussi quelques prétentions à la plastique, mais qui dédaignaient de se faire une taille au moyen de l’acier et de la baleine. Cela ne servira pas à grand chose ; car la mode est un tyran, et l’on veut vivre avec les vivants. Heureusement les Américaines, moins sous la domination du «chic» que nos mondaines, et mieux guidées par leur esprit pratique ainsi que par les avertissements des éminents gynécologistes dont s’honorent les Etats-Unis, ont trouvé le joint dans cette question, et elles ont, tout en sacrifiant à la mode, sauvegardé les exigences légitimes de la science. Elles ont introduit un corset qui contourne simplement la taille sans la forcer ; de plus, ce corset est suspendu aux épaules au moyen de bretelles, de sorte que tout le poids des jupes et jupons est supporté par les épaules, ainsi que chez les hommes, et ne pèse pas sur l’abdomen. Enfin, il reste une dernière ressource, c’est la ceinture hypogastrique, une sorte de bande élastique, étroite, appliquée en-dessous du nombril, qui renforce la résistance, opposée par la partie inférieure de la paroi abdominale à la pression des intestins. Finalement on a recours encore à la position sur les coudes et les genoux, pour ramener l’arrangement normal des viscères abdominaux.