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ÉVÉNEMENTS

DE LA CHINE

JUSQU'A LA DIVISION DE L'EMPIRE, EN 220 DE JESUS-CHRIST. (Suite de la page 37.)

Chine Malgré la précaution que Thsin chi houang ti avait prise de ne pas donner des principautés aux grands de son empire, afin d'éviter par là les guerres intestines, la Chine se trouva, après sa mort, plus divisée que jamais.

Dès la première année du règne de son fils, il se forma, de tous côtés, des partis, et bientôt l'empire se trouva partagé en huit royaumes, indépendants les uns des autres. Le premier de ces royaumes qui s'étaient formés était celui de Tchou. Ce furent deux de ses généraux, nommés Hiangyu et Lieou pang, qui, après plusieurs années de guerre, se disputèrent l'empire et se soumirent les autres royaumes. Hiangyu était un grand capitaine, mais d'un naturel emporté et sanguinaire. Son caractère altier et indomptable empêcha tous les hommes de courage et de mérite de demeurer long-temps d'accord avec lui. Le nom même de Pa wang, qui signifie roi usurpateur, et qu'il avait adopté luimême, dépeint assez ses inclinations. Par le meurtre de son souverain, le roi de Tchou, auquel il avait conféré lui-même le titre d'empereur, il acheva de s'aliéner tous les esprits. Son compétiteur au trône, Lieou pang, était d'un caractère tout-à-fait opposé. Magnanime, humain et généreux, il sut gagner tous les cœurs. Né d'une famille obscure, élevé comme un particulier sans nom dans le pays de H an, ou dans la partie méridionale de la province de Chen-si, il vint à bout d'assembler des gens de guerre et de s'en faire obéir. La bonté dont il usait envers ses troupes, sa clémence envers ceux qu'il avait vaincus, sa modestie dans le temps de ses plus glorieux succès, son courage et sa fermeté dans le malheur, lui frayèrent le chemin du trône autant et plus que ses qualités guerrières.