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Thsin chi houangti résolut de châtier les Hioung nou, et de leur ôter pour l'avenir tout désir de reparaître sur les frontières de la Chine. Pour cet effet il leva promptement une armée de trois cent mille hommes, et la fit partir par différents chemins, pour surprendre l'ennemi, qui ne se doutait nullement de l'arrivée d'une expédition si formidable. Un succès complet couronna cette entreprise : la plus grande partie des Hioung nou qui vivaient dans le voisinage de la Chine furent exterminés, et le reste se retira au-delà des montagnes les plus reculées de leur pays. Cette même année, où des avantages si brillants avaient été remportés contre les ennemis extérieurs de l'empire, vit éclater en même temps une révolte dangereuse dans le Ho nan. Après avoir dompté la rébellion et rétabli la tranquillité , l'empereur tourna ses armes contre les peuples situés au sud de la chaîne Nan ling, qui traverse la Chine méridionale de l'ouest à l'est. C'étaient des Conquête tribus indociles et à demi sauvages, qui n'avaient jamais voulu se soumettre. méridionale Défendues par des fleuves et des rivières, et par un grand nombre de hautes montagnes, il n'était pas aisé de les forcer dans de pareils retranchements. Il fallait pour cela de nombreuses armées. L'empereur enrôla tous ceux qui n'avaient pas d'état fixe, et, après les avoir exercés à la hâte, il se mit en marche. Malgré le peu d'expérience de ses troupes, il obtint un succès complet, et soumit à son sceptre tout le pays jusqu'à la mer qui borne au sud la Chine actuelle.

Après tant de travaux glorieux il ne restait plus à l'empereur qu'à se délivrer d'une multitude d'oisifs et de vagabonds incapables de gagner leur vie d'une manière utile à leurs concitoyens, et toujours prêts à troubler le repos de l'empire. Il les fit enfermer , au nombre de cinq cent mille , dans des forteresses, où ils étaient obligés de s'occuper de travaux utiles.

Avant lui les princes de Thsin, de Tchao et de Yen avaient fait construire des

murailles destinées à protéger leurs états contre les invasions des Hioung vou. Grande muraille.

2,4 av- J -C.

Fstng chi houang tt entreprit de réunir ces diverses murailles en une seule, qui s'étendrait le long de la frontière septentrionale de la Chine, depuis le point le plus occidental du Chen «jusqu'à la mer orientale. Il fit rassembler pour ce travail une immense quantité d'ouvriers, et les plaça sous la surveillance de plusieurs corps de troupes. L'empereur était alors à la trente-troisième année de son règne (214 avant Jésus-Christ), et il n'eut pas la satisfaction de voir terminer ce travail gigantesque, qui dura dix ans, et ne fut achevé qu'après l'extinction de sa dynastie. Incendie