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d'exterminer lrs eunuques.

judicieux pour empêcher que ces intrigants n'influassent désormais dans les affaires, pour leur fermer l'entrée du conseil, pour les exclure des emplois militaires, et pour diminuer leur nombre. Ce projet fut lu et approuvé par le conseil d'état. Un des membres voulait qu'on allât plus loin, et qu'on exterminât sans miséricorde tous les eunuques qui avaient d'autres charges que celles du service immédiat du palais. L'humanité imprudente de l'empereur l'empêcha de consentir à cette dernière proposition : ce fut pour le malheur de sa famille. Les eunuques se doutèrent de ce qui se tramait contre eux ; comme ils avaient un grand parti parmi les officiers civils et militaires, leur puissance devint redoutable au prince et à ses ministres. Dans un temps où l'empire fourmillait de rebelles, les mécontents pouvaient facilement se réunir; le gouvernement fut donc obligé de dissimuler, et les choses allèrent de mal en pis. C'est ici la véritable époque de la décadence de la dynastie des Thang.

Siuan tsoung eut aussi la faiblesse de vouloir devenir immortel par le fameux breuvage qui avait occasioné la mort de tant d'empereurs avant lui ; il le prit et mourut, en 859, dans les douleurs les plus aiguës. On soupçonne les eunuques d'avoir accéléré son trépas par le poison, qui ouvre aussi les portes de L'immortalité.

Y tsoung, fils aîné de Siuan tsoung, lui succéda. Son règne commença par une révolte dans la province actuelle de Tche kiang, qui formait alors la partie septentrionale du gouvernement de Kiang nan toung. Ce soulèvement à peine apaisé, une nouvelle guerre extérieure troubla le repos de l'empire. Le roi de Nan tchao avait plusieurs sujets de se plaindre du gouvernement chinois : Guerres avec le roi jamais on ne lui avait donné la satisfaction qu'il demandait. Il prit enfin les

rie Nan tchao , . in. n^ „ „_

seadeJ. C. armes, fit des excursions sur les terres de l empire, et, en 862 et 863, conquit le nord du Ngan nan ( Tonquin ), pays qui était alors une des parties intégrantes de la monarchie. Il y laissa un corps d'armée pour le tenir dans l'obéissance , et entra à la tête d'une armée formidable dans le Kouang si : cependant, y ayant trouvé une plus forte résistance qu'il n'avait supposé, il se retira en bon ordre dans ses états. Le Ngan nan ne resta pas long-temps en son pouvoir, car dès 866 les Chinois le reprirent, et le roi de Nan tchao fut obligé de faire la paix. Elle ne fut pas de longue durée, et les hostilités éclatèrent de nouveau , après trois ans, pour une injure que ce roi avait reçue dans la per [ocr errors]