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deux cent soixante mille cinq cents; celui des ministres de la religion chrétienne et de celle des Mages s'élevait à environ trois mille. La croyance des Mough, ou Mages, était, d'après les historiens chinois, en vogue dans les pays au sud et au nord de l'Oxus, en Perse et dans les pays voisins ; elle s'était répandue dans la Transoxiane et dans une grande partie de l'Asie centrale , principalement dans le pays de Kachghar, de Khotan et de Y an khi, ou des Ouigour proprement dits. Les sectateurs de cette croyance nommaient l'Être suprême Yao ; ils honoraient aussi le soleil, la lune et les étoiles; avant d'adorer Yao, ils pratiquaient des ablutions, et se frottaient de musc les oreilles et le nez.

A la mort de Wou tsoung, arrivée en S46 , les eunuques eurent encore assez ^g1^*j"^f ' de pouvoir pour faire exclure son fils du trône et y placer le treizième fils de l'empereur Hian tsoung, qui reçut le titre de Siuan tsoung. Le nouveau monarque commença son règne par un acte de vigueur et d'autorité dont on ne l'avait pas supposé capable ; il cassa le premier ministre tout-puissant de son prédécesseur, parcequ'il lui déplut. Les eixnuques qui avaient travaillé à l'élévation de Siuan tsoung s'en repentirent bientôt. Ce prince tint lui-même les rênes du gouvernement , et conserva les ministres qui avaient témoigné le plus de zèle pour soutenir les droits de son neveu contre ses propres intérêts. Il ne montra pas de la sévérité contre les croyances étrangères, et permit que leurs temples fussent rétablis. A cette époque, les Hoei hou ou Ouigour devinrent extrêmement faibles , et leur kakhan fut tué -par ses ministres. Les Hakas ou Kirghiz ( Voyez Puissance

, «ii ^es Kirghiz dans

page 168 et suiv. ) les remplacèrent dans la domination de l As1e centrale. Lem- l'Asie moyenne.

pereur accorda, en 847 > le diplôme de kakhan au prince de cette nation, qui

avait sollicité cette faveur depuis plusieurs années ; il fut reconnu aussi comme

étant de la race de Li kouang li ou Li ling, tige de la famille impériale des

Thang.

Les Tubétains étaient toujours dans un état plus ou moins hostile contre la Chine ; ils faisaient souvent des invasions et commettaient des déprédations. On parvint pourtant à les tenir en respect, et leur puissance baissa de jour en jour, principalement par les troubles intérieurs qui déchirèrent leur pays.

Depuis son avènement au trône, Siuan tsoung avait conçu le projet de briser le pouvoir des eunuques, qui pendant tant de règnes avaient été le fléau de l'empire et causé la perle des souverains. Son premier ministre lui traça un plan

Projet