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même sur le trône, sous le titre de Ou houang heou, ou impératrice souveraine de la famille d'Ou. Cette usurpation excita, au commencement de son règne, plusieurs révoltes , qui cependant furent toutes apaisées. L'impératrice savait gouverner , et sa sévérité, qu'on pourrait appeler cruauté , tenait les mécontents en respect. Du temps de son époux, les Tubétains, devenus Conquêtes

des Tubétains dans

très puissants, s'étaient emparés de plusieurs pays de l'Asie centrale. Ils se trou- l'Asie centrale, vaient, en 692 , maîtres de Khouei thsu (Koutché), de Khotan, de Chou lé ' ou Kachghar, et même de Souiyé, ville située au nord des montagnes célestes, sur les bords du Tsoui, dans le voisinage de l'endroit où cette rivière sort du lac Temourtou ou Issi koul. Le gouverneur chinois de Si tcheou ( Tourfân ) demanda à l'impératrice la permission de les chasser de ces contrées. Elle y consentit, et lui envoya un corps d'armée considérable, avec lequel il battit les Tubétains et rentra en possession des quatre royaumes ou gouvernements militaires de l'intérieur de l'Asie. On établit alors le gouvernement général des pays occidentaux à Koutché, et les princes feudataires qui avaient quitté le parti des Chinois furent forcés de rentrer dans l'obéissance. Dans l'orient, la cour de Tchhang ngan eut bientôt de rudes guerres à soutenir contre les Khi tan. (Voy. pages 89 et 158. ) Ceux-ci finirent par être repoussés à l'aide des Turcs. Cependant ces derniers ne cessèrent pas de faire leurs incursions accoutumées dans les provinces septentrionales de l'empire.

L'impératrice Ou houang heou avait toujours nourri l'espérance de placer sa famille sur le trône, au préjudice de celle des Thang. Mais elle se convainquit avec le temps que ce plan était chimérique , puisque la nation voulait le contraire , et puisque ses voisins , les Turcs et les Tubétains, étaient animés des mêmes sentiments. Elle commença donc à faire revenir à la cour son fils , qu'elle avait privé de la dignité impériale, et le nomma de nouveau prince héréditaire. Cette mesure amena la fin de son règne ; il se termina par une révolution du palais qui éclata en 705 , et qui remit l'empereur Tchoung tsoung 7o5de J.-c. sur le trône. Ou houang heou mourut bientôt après, âgée de quatre-vingt-un ans.

Tchoung tsoung était un prince indolent; il laissa gouverner son épouse, à Tchoung tsoung. l'exemple de son père, qui avait laissé les rênes de l'état à Ou houang heou. Les princesses et les dames du palais vendaient publiquement les emplois,