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ceux qu'il avait supprimés dans les autres villes à servir de greniers publics, et ordonna que leurs revenus seraient employés à acheter des grains pour être distribués au peuple dans les temps de disette. Malgré la sévérité qu'il déploya dans cette circonstance, il ne fut nullement ennemi des lettres; il voulait seulement supprimer la foule des demi - savants, qui se croyaient en droit de prétendre aux plus hautes places dans le gouvernement. Wen ti n'était pas lettré ; mais il estimait les livres et la littérature ancienne. Les princes de la famille des lleou tcheou avaient recueilli jusqu'à dix mille volumes d'ouvrages qui remontaient au temps des Tcheou et des Han. Le fondateur de la dynastie des Soui y en ajouta plus de cinq mille, fruit de ses conquêtes, ou qu'il avait fait acheter, à grands frais, dans tout l'empire.

Wen ti régna avec gloire pendant seize ans. Il eut des démêlés avec les Thou khiu ou Turcs, et avec le roi de la Corée; il les termina glorieusement. Il était sur le point de profiter des divisions qui régnaient parmi les premiers, lorsqu'il mourut victime de l'ambition de son second fils, qui lui succéda en 6o4 sous le nom de Yang ti. Celui-ci employa les trésors amassés par son père à bâtir une nouvelle ville à Lo yang, dans le Ho nan. Il y transporta sa cour et quitta Tchhang ngan, l'ancienne capitale de l'empire. Ses armées remportèrent d'abord des victoires décisives sur les rebelles du Kiao tchi ou Tonquin, et effectuèrent

dans la presqu'île . ... *♦

orientale de l'Inde, ensuite une invas1on heureuse dans le Lin y ou Siam, dont ils prirent la capitale.

Ils y trouvèrent des richesses immenses, et entre autres dix-huit idoles en or massif. L'empereur ne se contenta pas de bâtir partout des palais superbes, il construisit aussi des canaux pour faciliter les communications entre les provinces de l'empire. Il fit également élever de vastes magasins destinés à mettre des grains en réserve, et défendit d'y toucher, hors les temps de disette.

Sous son règne, le commerce intérieur de la Chine fut très florissant, et les peuples de l'Occident vinrent aussi en foule trafiquer à Tchhang ye, ville qui s'appelle a présent Kan tcheou, et qui est située dans la partie la plus orientale de la province de Kan sou. On fut obligé, pour empêcher des désordres, d'y établir des magistrats particuliers chargés de la surveillance de ces étrangers. On profita de cette occasion pour recueillir toutes les notions qu'on pouvait tirer de ces marchands sur les pays occidentaux, et on dressa une carte représentant les quarante-quatre principautés qui y existaient, réparties dans trois

Conquêtes dans la presqu'île

Commerce ivec les peuples occidentaux.