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du gouvernement. Sa dynastie posséda pendant trente-trois ans le trône de la Chine méridionale. Le dernier empereur de la famille des Tchhin , plongé dans la mollesse, était toujours renfermé dans son palais. Yang kian, premier ministre, tuteur et grand-père maternel du dernier empereur des Heou tcheou (voyez page 199), ayant déposé ce prince en 58i , devint le fondateur de la Dynastie des Son.,

581 de J -C

dynastie des Soui. Il envoya bientôt ses généraux dans le midi, à la tête d'une armée nombreuse. Elle passa le Kiang, qui ne fut pas défendu par les Tchhin. Ces derniers furent battus en plusieurs rencontres; leurs troupes se débandèrent, et un grand nombre prit parti dans l'armée ennemie. Tous les efforts devinrent alors inutiles. L'empereur, craignant de tomber entre les mains des Soui, se précipita dans un puits, d'où on le retira encore vivant. La capitale fut mise au pillage. C'est ainsi que finit la dernière dynastie méridionale de la Chine, et avec elle les Nan pe tchao , ou la division de l'empire en deux, celui du sud et du nord. La Chine redevint à cette époque (589) une monarchie Réunion

de l'empire,

unique et puissante. 58g do J.-C.

Le nouvel empereur de Soui avait pris le titre de Wen ti. La sagesse de son gouvernement le place à côté des plus grands princes qui ont régné en Chine. Il promulgua un nouveau code de lois, qui fut basé sur celui de l'antiquité; cependant il ne se montra pas imitateur aveugle de toutes les institutions établies par les trois premières dynasties qui avaient régné en Chine. Il fit même des innovations qui auraient pu avoir des suites funestes pour lui et pour ses successeurs, si la douceur de son gouvernement et sa perspicacité n'avaient pas fait échouer toutes les tentatives des mécontents. Il voulait, par exemple, introduire en Chine la division du peuple en quatre castes: elles paraissent Division du peuple

en quatre castes.

avoir été calquées sur le modèle de celle de l Inde , car il statua que le fils d'un marchand ferait le négoce, que celui d'un laboureur travaillerait à la terre, que celui d'un artisan apprendrait un métier, et que celui d'un officier militaire ou civil suivrait l'une ou l'autre de ces carrières. Il paraît cependant que ces distinctions n'ont jamais^té suivies rigoureusement, et qu'on est bientôt revenu aux anciennes formes , qui laissaient à chacun la liberté de se choisir une occupation. TV en ti, surpris du grand nombre de colléges entretenus aux dépens de l'état , et de la prodigieuse quantité de lettrés subalternes dont l'empire fourmillait, ne conserva que le collège de la capitale. Il destina les bâtiments de

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