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grandeur d'âme qui 'distinguent un grand monarque, en même temps que, par sa générosité, sa douceur, sa bienfaisance, et son attention à faire le bonheur de ses sujets, il tâchait de se rendre digne de l'auguste titre de père du peuple. Peut-être même eût-il fait oublier le double crime qui l'avait conduit à la dignité suprême, si le cours de sa vie n'eût pas été sitôt terminé. Après environ deux ans de règne, il mourut à Kian khang, où il tenait sa cour.

Son fils, qui lui succéda, ne régna qu'un an ; il fut déposé à cause de sa mauvaise conduite, et bientôt après mis à mort. Un de ses frères fut son successeur en 4»4 , 424 de J-cil monta sur le trône sous le nom de Wen ti. C'était un prince accompli; pendant les trente ans que dura son règne la Chine fut souvent en proie à des troubles, mais sa considération s'augmenta dans l'étranger. Des ambassades de tous les royaumes de l'Inde, du Kaboul, et d'autres contrées occidentales, vinrent souvent présenter les hommages de leurs maîtres, et resserrer les nœuds de la bonne intelligence avec l'empire du milieu. Wen ti soutint des guerres glorieuses contre les Goei, et réussit dans la plupart de ses autres entreprises. Il aurait pu régner pendant de longues années pour le bonheur de ses peuples, si ses fils n'avaient pas conspiré contre lui. Il périt dans une révolte, exilé par son aîné Lieou chao. Ce parricide ne jouit pas long-temps des fruits de son crime. Il fut vaincu et mis à mort par un autre fils de son père, qui monta sur le trône sous le nom de Wou ti. Celui-ci eut encore quelques troubles à apaiser, et ne se vit paisible possesseur du trône qu'en 455. Il conçut alors le projet de mettre à l'avenir les premiers de sa famille hors d'état d'exciter des désordres. Les principaux princes des Soung possédaient de vastes domaines, ou plutôt des fiefs de l'empire, et leur train n'était guère différent de celui de l'empereur même. Ils tenaient leurs vassaux dans une dépendance si absolue, qu'ils pouvaient,quand il leur plaisait, leur faire prendre les armes et leur imposer tels tributs qu'ils jugeaient à propos. Ce système vicieux avait été la perte de plusieurs dynasties précédentes. W ou ti, pour engager ces princes à se démettre d'eux-mêmes de leur trop grande puissance , les fit pressentir sur la crainte qu'il devaient tous avoir qu'une autre famille que la leur ne vînt à profiter des divisions qui pourraient survenir entre eux, et n'enlevât le trône à leur dynastie, si l'empereur ne réunissait pas assez de pouvoir et d'autorité pour mettre un frein à ces dissensions, et écarter les compétiteurs. Par des négociations habiles il parvint à se faire présenter par ces