Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/232

Cette page n’a pas encore été corrigée

Chou han. Il aurait pu facilement réduire le prince des Ou sous sa domination ; il ne voulut cependant pas l'entreprendre au commencement de son règne: tout occupé du soin d'établir solidement sa famille sur le trône, il employa ses premières années à renouveler le gouvernement, et à faire revivre les anciennes lois et coutumes. L'affermissement des institutions, quelques révoltes, dès guerres du roja^°e d>0u civiles, et des invasions des Sian pi, voisins septentrionaux de la Chine, empê- 280 de J.-C. chèrent pendant long-temps Szu ma y an de penser à la conquête du royaume d'Où. Ce ne fut qu'en 280 que tous les obstacles se trouvèrent levés. La cruauté et la mauvaise administration de Sun hao, dernier prince d'Où, facilitèrent l'entreprise de l'empereur des Tsin. Partout ses troupes furent victorieuses, et Sun hao demanda à se soumettre. C'est ainsi que toute la Chine fut réunie sous la domination d'une seule famille, et que finit la période appelée parles Chinois San koue, ou les trois royaumes.

Le règne du fondateur de la dynastie de Tsin, qui dura vingt-cinq ans, fut 224 de J.-C. glorieux et prospère. Les relations entre la Chine et l'occident furent rétablies, et ce fut ce prince qui en 284 reçut l'ambassade de Théodose, frère de l'empereur Héraclius, événement dont j'ai parlé plus haut (page 70). Ses successeurs, doués de moins de talents et adonnés au plaisir, ne surent pas tenir le sceptre d'une main aussi ferme que lui. Vers la fin du IV* siècle, plusieurs petits chefs Hioung nou se révoltèrent contre les Tsin. Un de ces chefs s'appelait Lieouyuan; il descendait des anciens Tchhen yu de ce peuple, et prétendait que le sang des Han coulait dans ses veines, parcequ'un de ses prédécesseurs avait épousé une princesse chinoise. Après avoir rempli plusieurs emplois au service des empereurs des Tsin, il finit par avoir des charges considérables jointes à une petite principauté située dans le nord de Chan si. A cette époque les Hioung nou n'étaient plus ces barbares qui habitaient sous des tentes au milieu de leurs trou^ peaux : depuis qu'ils étaient venus demeurer dans la partie septentrionale de la Chine,les principaux de la nation s'étaient policés, et, à l'imitation des Chinois, s'appliquaient à l'étude. Un des soins principaux de Lieou yuan était celui de policer ses sujets; il leur donna des lois, établit des peines pour les criminels, et sut gagner le cœur des peuples par le mépris qu'il faisait des richesses, et par le plaisir qu'il avait à les distribuer. Il obtint en 290 la charge de général a9° do J- cd'armée et le commandement sur cinq hordes des Hioung nou, avec le titre de

3o4 de J.-C. heou (