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qu'on croyait dissipés depuis long-temps, recommencèrent à se montrer dans la province actuelle de Chan toung. Thsao thsao se mit en campagne contre eux, et les dispersa ; quelque temps après il les attaqua de nouveau, les battit, et les força à mettre bas les armes. La plus grande partie d'entre eux se donnèrent à lui, et il se trouva par ce moyen à la tête de plus de 15o,ooo hommes. Avec cette armée, il se rendit maître d'un assez vaste territoire, et parvint à battre plusieurs autres chefs de parti ; mais la défection d'un de ses généraux le mit dans un danger qui s'accrut encore par plusieurs défaites, et par une famine qui dévasta le pays. Son génie et ses grandes qualités militaires le sauvèrent de ce péril. Ne pouvant pas vaincre les ennemis qu'il avait en face, il se mit à faire des conquêtes d'un autre côté, où il était sûr du succès, malgré le peu de troupes qui lui restait. Il parvint ainsi à se rendre si puissant, qu'il se vit bientôt en état de tirer l'empereur de la servitude dans laquelle le retenaient quelques grands de la cour. Ayant réussi à le délivrer, il se fit nom- 194 de J.-C. mer son premier ministre, et commandant-général de toutes les forces de l'empire. Quoique occupé dans ce poste élevé à faire oublier les malheurs de la guerre civile, et à rendre la paix et la tranquillité à la Chine, il ne négligea cependant pas ses propres intérêts, et se fit un grand nombre de créatures, en plaçant tous ceux qui lui étaient entièrement dévoués, et en destituant ceux dont il suspectait les dispositions. S'il ne fut pas assez hardi pour se faire proclamer empereur, il se donna tous les honneurs et toute la puissance de la dignité suprême, et sut maintenir son crédit jusqu'en 220, époque de sa mort. Mort

A.. ^e Thsao thsao

Thsao thsao avait un talent particulier poQT connaître les hommes, et les en 220 de J.-C. employer selon leur mérite. Cette connaissance fut la principale cause des grands succès qu'il obtint dans presque toutes ses entreprises ; lorsqu'il reconnaissait de l'habileté à quelqu'un , il le cultivait avec soin, quelle que fût sa naissance. Il usait de tant de précautions dans ses expéditions, qu'il était très difficile de le surprendre. En présence de l'ennemi, et dans le plus fort du combat, il conservait un rare sang-froid, et ne laissait jamais apercevoir la moindre inquiétude. Libéral à l'excès quand il s'agissait de récompenser une belle action, il était inflexible à l'égard des gens sans mérite, et ne leur accordait jamais rien. Ne condamnant personne sans de puissants motifs, il était inflexible dans l'exécution de ses ordres, que ni la recommandation ni la compassion ne pouvaient faire

révoquer.