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soieries qu'ils transportaient, leur fermèrent soigneusement le chemin de la Chine, et les empêchèrent d'y pénétrer. Ce ne fut que l'an 166 de Jésus-Christ j>AlbioSi'de qu'une ambassade envoyée par An tun (Antonin), roi de Ta thsin, vint à la i66deJ.-C. cour de Houon ti, de la dynastie des Han. Elle avait fait le voyage par mer, et arriva par le Jy nan, qui est le royaume de Tonquin de nos jours. Le tribut qu'elle apporta (car les Chinois regardent tous les présents offerts à l'empereur comme une chose due) n'était pas très précieux, et ne consistait qu'en des cornes de rhinocéros, des dents d'éléphant et écailles de tortue. On crut alors que les ambassadeurs avaient soustrait les objets les plus rares. Il n'est pas douteux que le roi An tan, mentionné dans ce récit, ne soit l'empereur MarcAurele, l'un des Antonins , qui régna depuis 161 jusqu'en 180 de Jésus-Christ, et il paraît que l'ambassade envoyée en Chine partit en i65. Les conquêtes faites par Trajan, qui pénétra jusqu'au golfe Persique, quoique abandonnées par Adrien, ont nécessairement agrandi la sphère des relations mercantiles et maritimes des Romains, et ces relations se sont maintenues long-temps après.

On ne peut pas dire précisément combien de temps ces relations entre les deux plus puissants empires de l'antiquité ont duré, mais il est probable qu'elles continuèrent pendant tout le règne de la dynastie des Han, et jusqu'au commencement du troisième siècle. Les expéditions maritimes pour la Chine partaient des ports de l'Egypte et du golfe Persique, pour se rendre, à travers les mers de l'Inde, à Canton, ou tout autre port de la Chine méridionale. C'est à ces expéditions que Ptolémée devait les renseignements précieux qu'il nous a laissés sui» ces contrées de l'Asie. Les troubles et le partage de l'empire chinois , qui succédèrent à la dynastie des Han, n'ont probablement pas empêché ce commerce des Romains, qui alors se devait faire dans les états du roi d'Où, situés dans le sud de la Chine. Quoique les données positives sur cet objet nous manquent, il n'y a aucune raison de douter de la continuation de ces relations, car partout le commerce suit la route une fois frayée, si de grands événements politiques ne l'ont pas interceptée pour une longue suite d'années.

Il faut observer que les Parthes ne vendaient pas la soie écrue aux Romains, mais des tissus de cette matière fabriqués par eux-mêmes. Les historiens chinois nous apprennent la cause principale pour laquelle les A si s'opposèrent à toute communication directe entre Rome et la Chine ; c'était parcequ'ils ne savaient