Page:Klaproth - Fragmens bouddhiques, 1831.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 23 )

Le quinzième jour du dernier mois du printemps de l’année Brouh-ah, ou du bœuf de fer femelle, pendant le crépuscule du soir, il termina ses occupations spirituelles qui consistaient dans la soumission entière des esprits du Nisbana[1] ou de la séduction de la naissance. À minuit il obtint la Dyan[2], ou le plus haut degré de la sainteté des ermites, et au lever du soleil il avait atteint la nature d’un Bouddha véritablement accompli existant par lui-même dans la spiritualité suprême.

Le Bouddha véritablement accompli commença alors à tourner la roue de la doctrine spirituelle et à répandre partout, en déclarant qu’il avait remporté la victoire sur les abîmes de la misère innée, qu’il avait détruit toutes les imperfections qui oppriment l’ame, et qu’il était devenu le Bourkhan instituteur du monde. Plusieurs personnes parmi le peuple en furent consternées et dirent : « Le fils du roi a perdu l’esprit et déraisonné » ; d’autres prétendirent qu’il avait quitté le trône et le pays pour épouser une fille de S’âkya ; d’autres, enfin, proclamaient que le fils du roi était en effet un Bouddha véritablement accompli.

Le Bourkhan articula alors l’instruction suivante :

  1. Nisbana, [texte mongol] en mongol, paraît être le mot sanscrit निष्पन्न​​ Nichpanna, qui signifie naissance. — Kl.
  2. Le mot mongol [texte mongol] Dyan, est dérivé du sanscrit ध्यान​ D’hyâna, qui désigne la plus profonde méditation sur les objets abstraits de la philosophie religieuse, par laquelle en parvient au plus haut degré de sagesse et de vertu. — Kl.