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(16) Les Mongols regardent Tchinghiz khan comme une incarnation divine. Notre chronologie convient pour l’année de sa naissance, 1161, avec les auteurs chinois.

(17) L’histoire mongole publiée par M. Schmidt met aussi la naissance de S’âkya pandita, ou, comme les Mongols prononcent ce nom, Sâgdja bandida, en 1182 de J. C. Le mot Sâgdja désigne les lamas de la secte des bonnets rouges, dont l’autorité a considérablement diminué par la fondation de la secte des bonnets jaunes par Zzongk’habha. La différence de ces deux sectes est moins dans la doctrine qu’elles professent, que dans leurs coutumes et leur hiérarchie. Les classes inférieures des bonnets rouges, par exemple, ne sont pas obligées à garder le célibat. Sâgdja bandida contribua beaucoup à répandre le bouddhisme parmi les Mongols ; et arrangea pour l’usage des Mongols, l’alphabet ouigour, dérivé de l’ancien syriaque et sabéen. Mais Sâgdja bandida ne termina pas ce travail, et après lui Paghsba lama voulut introduire parmi ce peuple l’écriture tubétaine carrée, connue sous le nom de Hor yik ; on s’en servit en effet pendant quelque temps, mais comme elle était extrêmement incommode, le lama Tsordji oser compléta le travail de Sâgdja bandida, sous l’empereur mongol Khaïsan kuluk, appelé dans les livres chinois Wou tsoung, qui régna de 1307 à 1311.

(18) Ou Khubilaï tsètsen khan que nous appelons ordinairement Koublaï khan.

(19) Zzongk’haba, en sanskrit Soumati-kriti, est regardé comme une incarnation du dieu Amida ou Amitâbha ; il est le fondateur de la secte des lamas à bonnets jaunes, et célèbre par la nouvelle rédaction de la doctrine de S’âkya mouni. Il était originaire de la contrée Zzongk’haba pe che youl, située dans la province Amdoo, dans le sud-est du K’ham ou Tubet oriental. Son père était Lonbo m’oke, et sa mère Chingtsa atsio. Le plus célèbre de ses ouvrages est intitulé Lâm rim tsien bo, c’est-à-dire le chemin divin qui conduit par degré à la perfection.

Zzong k’habha reçut en 1426, de l’empereur de la Chine le titre de Ta pao fa wang. En mourant il prédit que son âme serait incarnée successivement dans sept khoubilkhans qui, en effet, ont paru en Mongolie sous le nom tubétain de Dze bzzoun dhamba (souverain auguste) ; en mongol Bokda gegen khoutouktou. Leur résidence actuelle est au mont Khan oola, sur les bords du Tola, près de l’Ourga ou camp principal des Kalka. Quoique Zzong k’ha-