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233 : « À présent, depuis ce jour, où la rotation de la roue des temps nous montre dans sa splendeur S’akya mouni, dans la personne du Bogda lama (le Dalaï lama Sotnam Ghiamtso), et le monarque de la terre, Khormousda, dans la personne du très-puissant Khakhan (Altan khan des Mongols) ; depuis ce jour de bonheur, &c. » Dans ce passage il est évident que le Dalaï lama est censé d’être une incarnation de S’akya mouni, et M. Schmidt qui, par d’excellentes notes, a si bien levé d’autres difficultés de son texte, aurait bien dû nous expliquer cette contradiction apparente.

(3) Padma sambhava, en tubétain Oudja rimbotché, est un des plus célèbres saints des bouddhistes. Selon leurs traditions, il naquit quarante ans après la mort de S’akya mouni, dans le royaume d’Oudayana, situé dans le nord-ouest de l’Inde et sur la rive droite de l’Indus supérieur. L’histoire de Sanang Setsen koung taïdji parle d’un autre Padma Sambhava, natif du même royaume d’Oudayana, qui vint au Tubet, en 810 après notre ère, sur l’invitation du roi Thi lden tchong bas dan. Ce qui fait une différence de 1651 ans avec l’année de la naissance du grand maître du même nom, dont il est question dans notre texte.

(4) Nagan djouna ou Nagardjouna, et Turbèl ugeï sont deux des anciens maîtres bouddhistes les plus renommés. L’un et l’autre se sont occupés à recueillir et à rédiger les doctrines de S’akya mouni. Le premier est nommé dans les livres mongols « le fils aîné de tous les Bouddhas des trois époques du monde et le cœur de la lumière de la foi. »

Turbèl ugei bodhisatwa est appelé par les Tubétains Chantchou samba topo mè bo.

(5) Berké chidourgho tœlgèn khan est le nom mongol du célèbre roi du Tubet Srong bdzan gambo qui fit fleurir le bouddhisme dans son pays et donna à ses sujets une écriture formée sur le modèle de celle de l’Inde. L’histoire mongole publiée par M. Schmidt met aussi sa naissance en l’an 617 de notre ère.

(6) Voyez le Nouveau Journal asiatique, tom. IV, pag. 287.

Voici l’histoire de l’image du Djoo telle qu’elle est rapportée dans les livres mongols.

S’akya mouni étant âgé de 80 ans, ses adorateurs le priaient, puisqu’il se préparait à quitter ce monde, de leur laisser son image ; il y consentit, et les artistes les plus habiles furent chargés de faire