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trais une annonce dans les journaux pour le vendre ou même j’en ferais cadeau à quelqu’un. Mais le devoir professionnel nous obligeait à donner des conseils à ceux qui en demandaient. Un imbécile nous avait écrit, nous suppliant de le renseigner à ce sujet ; il me fallut toute une matinée de recherches pour me documenter. Je finis par découvrir ce que je cherchais à la fin d’un vieux recueil de recettes de cuisine. Je n’ai jamais pu comprendre ce que cela venait y faire. Cela n’avait aucun rapport avec le véritable sujet du livre. Ce livre ne contenait aucune recette pour accommoder un chat même guéri de ses convulsions et en faire un plat savoureux. L’écrivain avait dû ajouter ce paragraphe par pure générosité. J’avoue qu’il eût été préférable qu’il ne l’ajoutât pas ; car cet épisode donna lieu à une correspondance longue et épineuse et entraîna la perte de quatre abonnés, sinon davantage. L’homme écrivit que, pour avoir suivi notre conseil, il lui en avait coûté un dommage de deux livres sterling à sa batterie de cuisine, sans compter un carreau de cassé et pour lui-même un probable empoisonnement du sang ; inutile de dire que les convulsions du chat n’avaient fait qu’empirer. Et pourtant la médication était fort simple. Vous mainteniez le chat entre vos jambes avec douceur pour ne pas le blesser et avec une paire de ciseaux vous lui faisiez dans la queue une entaille nette. Vous n’enleviez aucune partie de la queue, deviez même bien pren-