Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remonter. Je l’approche de mon oreille ; elle marche. Il pense qu’il lui est peut-être arrivé quelque chose ; il est sûr qu’il est cinq heures et demie, sinon un peu plus. Je mets mes pantoufles et descends, pour le satisfaire, consulter la pendule de la salle à manger. Qu’arrive-t-il à l’homme qui, au milieu de la nuit, se promène dans une maison en robe de chambre et en pantoufles ? Il est inutile de le raconter ; on le sait par expérience : tous les objets, spécialement ceux qui sont pointus, prennent un lâche plaisir à le cogner. Je me recouche de mauvaise humeur et ne réussis à me rendormir qu’après une demi-heure, en refusant d’écouter ses suggestions absurdes, à savoir que toutes les pendules de la maison se sont liguées contre moi. Il me réveille toutes les dix minutes entre quatre et cinq heures. Je regrette alors de lui avoir touché mot de la chose. Il s’endort lui-même à cinq heures et m’abandonne aux soins de la femme de chambre qui, naturellement, ce matin-là, me réveille une demi-heure plus tard que d’habitude.

Il m’exaspéra tellement, ce mercredi-là, que je me levai à cinq heures, uniquement pour me débarrasser de lui. Je ne savais que faire de moi. Notre train ne partait qu’à huit heures ; tous nos bagages avaient été bouclés la veille et envoyés avec les bicyclettes à la gare de Fenchurch Street. Je passai dans mon cabinet de travail, pensant pouvoir écrire une heure. Il faut croire que le travail du petit