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remarquer que l’exemple et l’encouragement d’un seul matin vous ont suffi pour détruire son ouvrage laborieusement édifié pendant de longs mois.

Il paraît que, ce même mercredi matin, George avait demandé à grands cris à se lever dès cinq heures et quart et avait voulu à toute force leur apprendre comment tourner à bicyclette autour des châssis de concombres sur la nouvelle machine de Harris. Toutefois, Mme Harris ne blâma pas George à cette occasion, sentant que cette idée n’avait pas dû être entièrement sienne.

Ne croyez pas que les enfants de Harris aient l’intention de s’éviter des reproches aux dépens d’un ami. Ils sont l’honnêteté même et endossent la responsabilité de leurs propres méfaits. Mais la chose se présente ainsi à leur compréhension. Quand vous leur expliquez que vous n’aviez d’abord nullement le dessein de vous lever à cinq heures pour jouer au cricket sur la pelouse, ni de mettre à la scène le martyrologe en tirant à l’arbalète sur des poupées attachées à un arbre ; qu’assurément si on vous avait laissé suivre votre goût, vous auriez dormi en paix jusqu’à ce qu’on vous eût réveillé comme un bon chrétien à huit heures avec une tasse de thé, ils manifestent d’abord leur étonnement, puis s’excusent et semblent sincèrement contrits. Écartant la question purement académique de savoir si le réveil de George un peu avant cinq heures devait être attribué à son instinct ou bien au passage accidentel,