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dit d’y écrire un signalement complet de sa femme avec des détails sur le lieu et le moment où il l’avait perdue ; tout ce qu’il put leur dire fut le nom du village où ils avaient déjeuné. Il savait qu’à ce moment elle l’accompagnait et qu’ils étaient partis ensemble.

Cela parut suspect aux policiers ; l’affaire leur semblait louche sur trois points : 1o Était-ce vraiment sa femme légitime ? 2o L’avait-il réellement perdue ? 3o Pourquoi l’avait-il perdue ? Avec l’aide d’un aubergiste qui parlait un peu l’anglais, il put vaincre leurs scrupules. Ils promirent d’agir et le soir ils la lui amenèrent dans une voiture fermée, avec la note à payer. Leur première rencontre ne fut pas tendre. Mme Harris n’est pas une bonne comédienne et éprouve toujours une grande difficulté à déguiser ses sentiments. Pour cette fois, elle le confesse, elle ne l’essaya même pas.


D’accord sur les machines, nous entamâmes l’éternelle question des bagages.

— La liste habituelle, je suppose, dit George en se préparant à écrire.

C’était là le fruit de mes conseils. Mon oncle Podger, il y a des années, me l’avait enseigné.

— Ayez soin, avait coutume de dire mon oncle Podger, avant de vous mettre à emballer, de faire une liste.

C’était un homme très méthodique.

— Prenez une feuille de papier (il avait cou-