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derait en témoignage de reconnaissance que d’avoir l’air heureux ; tout au plus de freiner un peu parfois lorsqu’il arrive à la machine dans sa juvénile fougue de perdre la tête et de prendre une allure par trop précipitée.

Vous, pauvres jeunes hommes si las, assis misérablement sur une borne kilométrique, trop éreintés pour prendre garde à la pluie persistante qui vous traverse, vous jeunes filles harassées, aux cheveux raides et mouillés, que l’heure tardive énerve, qui lanceriez un juron si vous saviez vous y prendre ; vous, hommes chauves et corpulents, qui maigrissez à vue d’œil en vous éreintant sur la route sans fin ; vous, matrones pourpres et découragées, qui avez tant de mal à maîtriser la roue récalcitrante ; vous tous, pourquoi n’avez-vous pas eu soin d’acheter une « Britain’s Best », ou une « Camberwell Eureka » ? Pourquoi ces bicyclettes de marques inférieures sont-elles si répandues ? Ou bien en est-il du cyclisme comme de toute chose en ce bas monde : la Vie réalise-t-elle jamais la promesse de l’Affiche ?

En Allemagne ce qui ne manque jamais de me fasciner, c’est le chien autochtone. On se lasse en Angleterre des vieilles races, on les connaît trop : il y a le dogue, le plum pudding dogue, le terrier (au poil noir, blanc ou roux, selon le cas, mais toujours querelleur), le collie, le bouledogue ; et jamais rien de nouveau. Mais en Allemagne vous rencontrez de la variété. Vous y apercevez des