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Carlsruhe, où je possède un ami allemand, personnage officiel qui occupe une situation assez importante. J’aime autant ne pas approfondir ce qui se serait produit, si cet ami eût été en voyage ; il s’en fallut d’un cheveu que je restasse captif. Mon élargissement est encore aujourd’hui considéré par les autorités allemandes comme une grave faiblesse de la justice.


Mais rien n’approche de la formidable turpitude de George. L’incident de la bicyclette nous avait tous mis sens dessus dessous et eut pour résultat de nous faire perdre George. On apprit plus tard qu’il nous avait attendus devant le commissariat de police ; mais nous ne le sûmes pas au bon moment. Nous pensâmes qu’il avait dû continuer seul sur Baden, et, impatients de quitter Carlsruhe, nous sautâmes dans le premier train en partance. Quand George, las d’attendre, s’en vint à la station, il s’aperçut de notre départ et du départ de ses bagages. J’étais le caissier du trio, si bien qu’il ne se trouvait en possession que de menue monnaie. Son billet était entre les mains de Harris. Trouvant dans cet ensemble de faits des motifs suffisants d’excuse, George entra délibérément dans une série de crimes dont la lecture au procès-verbal officiel nous fit dresser, à Harris et à moi, les cheveux sur la tête.

Voyager en Allemagne, il faut en convenir, est compliqué : vous commencez par prendre à votre