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ahuri, mais sentant l’obligation d’ajouter quelque chose à cet inventaire, il hasarda :

— Des ronces.

C’était une erreur, le poète n’avait pas parlé de ronces.

— Klobstock naturellement pense à quelque chose qui peut se manger, commenta le professeur, qui se flattait d’avoir la repartie vive. (Cela fit éclater contre Klobstock des rires, qui plurent au professeur.)

— À vous, continua-t-il, faisant signe à un garçon assis au milieu. Qu’y avait-il encore dans cette forêt, à part les arbres et les buissons ?

— Il y avait un torrent, monsieur.

— Très bien, et que faisait le torrent ?

— Il murmurait, monsieur.

— Non pas. Les ruisseaux murmurent, les torrents… ?

— Mugissent, monsieur.

— Il mugissait. Et qu’est-ce qui le faisait mugir ?

C’était une question embarrassante. Un des garçons — j’admets que ce n’était pas le plus intelligent — suggéra la jeune fille. Le professeur changea la forme de la question pour nous venir en aide.

— Quand mugissait-il ?

Notre troisième meilleur élève, venant de nouveau à notre secours, expliqua qu’il mugissait quand il tombait sur les rochers. Je suppose que plusieurs parmi nous eurent l’idée vague, que ce