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aux manières timides) ; il nous avait demandé des renseignements et il les a eus.

— N’essayez pas d’être spirituel, vous, répliqua la dame (il n’avait eu nullement l’intention de faire de l’esprit, sûrement pas ; il ne prenait pas les choses à la légère, ce n’était pas là son défaut), ou bien vous recevrez quelque chose que vous n’avez pas demandé. Mais qu’est-ce qui me retient, s’écria la dame si subitement que nous nous retirâmes en toute hâte comme des poules effarées derrière nos chaises respectives, attendez un peu que je rende vos têtes pareilles !

Je suppose, qu’elle voulait dire pareilles à celle de son fils. Elle ajouta encore quelques réflexions de bien mauvais goût sur le physique de notre directeur. Ça n’était certainement pas une femme distinguée.


Pour moi, j’étais d’avis que, si elle avait intenté le procès dont elle nous menaçait, elle n’aurait pas obtenu gain de cause ; mais notre chef, ayant eu autrefois des déboires avec la justice, avait pour principe d’éviter les ennuis. Je l’ai entendu dire :

— Si un homme dans la rue m’accostait pour me demander ma montre, je la lui refuserais. S’il me menaçait de la prendre par la force, je crois, sans être d’une nature combative, que je ferais de mon mieux pour la défendre. S’il affirmait son intention de l’obtenir en m’intentant un procès devant un tribunal quelconque, je la sortirais de