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CHAPITRE XXXIX.

chariots olympiques et poussière de science.

I.

Le dîner du comte de La Galissonière ne fut pas seulement un temps consacré à boire et à manger. Si la nourriture fut succulente et le vin généreux, capable, comme dit le Psalmiste, de faire briller les visages, la conversation savante et relevée nourrit l’intelligence et réjouit les esprits.

Quand la nappe fut enlevée, les gouttes de vin doré, tombées sur la table, bien essuyées, le sommelier apporta, sur un plateau, une large boîte d’argent pleine de tabac, des pipes et une bougie allumée, comme c’était l’usage dans les réunions où il n’y avait pas de femmes. Il déposa cela sur la table, avec une précaution qui trahissait son amour pour la plante indienne, et son admiration pour les nuages de fumée odorante qui bientôt allaient flotter au-dessus de la tête des heureux fumeurs.

II.

— C’est un dîner de garçons, messieurs, dit le gouverneur en bourrant sa pipe. Nous allons profiter de l’absence des dames pour offrir l’encens au Manitou qui, le premier, a songé à dissiper avec du tabac les ennuis de l’humanité.

Chacun s’empressa de prendre une pipe et de la charger jusqu’au bord, chacun, excepté Kalm, qui portait toujours la sienne, une pipe d’écume de mer.