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le chien d’or

— Bien dit ! monsieur l’abbé ! bien dit ! je vous aime, moi, dévoués missionnaires ! Vos pieds sont nus souvent, mais vos cœurs sont toujours brûlants ! Vous serez les bienvenus au palais de l’Intendant comme dans le wigwam du sauvage… Je serais bien aise de causer avec vous de cet établissement que vous vous proposez de fonder à la Présentation.

— Chevalier, je dois vous avouer que c’est la grande raison qui me fait accepter votre invitation. C’est un des projets que j’ai le plus à cœur, comme ministre de Dieu parmi les hommes.

— Si je ne puis vous imiter, cher monsieur l’abbé, je ne vous en admire pas moins. Je vous promets que tout se passera convenablement et que vous aurez une excellente occasion de convaincre l’Intendant de l’importance de votre projet pour la soumission des Iroquois.

XIV.

L’abbé accompagna Bigot au palais. Il était charmé de son affabilité, et nourrissait l’espoir de l’intéresser sérieusement à sa politique indienne.

L’Intendant invita aussi le Procureur du roi et l’autre gentilhomme avocat, qui trouvèrent agréable et avantageux d’aller s’asseoir à la table somptueuse du palais.

Le gouverneur et trois ou quatre de ses intimes, l’évêque, de la Corne de St. Luc, Rigaud de Vaudreuil, et le chevalier de Beauharnois, restèrent dans la salle du conseil, à causer de l’affaire de Caroline de St. Castin. Ils ressentaient une grande pitié pour la pauvre jeune fille et une sympathie profonde pour le père malheureux. Ils se perdaient en conjectures et ne savaient où diriger leurs recherches.

— Je la trouverai ! s’écria de la Corne St. Luc. En quelque lieu qu’elle soit cachée ou que l’ait conduite son ravisseur, je la trouverai ! J’irai dans tous les forts, dans tous les camps, dans toutes les maisons, dans tous les wigwams ; je ferai explorer toutes les