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le chien d’or

C’était la main qui tenait les restes du bouquet. Il fit remarquer à Cadet la vigueur avec laquelle elle serrait ces tiges brisées, et ni l’un ni l’autre ne songèrent qu’il était bien étrange que le bouquet fut disparu ; qu’il avait dû être arraché de la main du cadavre et emporté…

Sous une chaise, il y avait un morceau de papier ; c’était un fragment de la lettre que la Corriveau avait déchirée. Cadet le ramassa et le mit dans sa poche.

Le sang qui rougissait la robe blanche de la victime attira tout à coup leur attention. Ils examinèrent la blessure faite par le poignard et ne doutèrent plus que c’était cette blessure qui avait causé la mort. Mais le drame restait toujours enveloppé de mystères.

— Ils ont bien pris leurs mesures, observa Cadet. Oh ! oh ! que veut dire ceci ?

Bigot se tourna vers lui à cette exclamation.

La porte du passage secret était grande ouverte.

La Corriveau ne l’avait pas fermée.

— C’est par là que les meurtriers sont entrés et sortis, reprit Cadet. Il y a plus de gens qui connaissent les secrets de votre château que vous ne le pensiez, Bigot !

XX.

Ils prirent chacun une lampe et s’aventurèrent dans l’étroit passage. Rien d’insolite nulle part. Un silence profond, une obscurité épaisse comme dans les catacombes.

Ils arrivèrent à l’autre extrémité. Là aussi la porte était ouverte. Ils montèrent l’escalier de la tour, cherchèrent partout, mais ne virent aucune trace des assassins.

— Inutile de chercher plus longtemps, maintenant, remarqua Cadet, ce serait peut-être dangereux même, de chercher en tout autre temps ; mais, n’importe ! je donnerais bien mon meilleur cheval pour tenir le coupable.