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le chien d’or

allons faire ? L’emmener. Nous sommes venus pour cela, si je me rappelle bien.

— Oui, mais comment l’emmener ? comment la sortir d’ici sans être aperçus !

XVII.

Cadet se mit à arpenter la pièce en se passant la main sur le front, en se tordant la moustache.

— Pardieu ! Bigot, exprima-t-il, je crois qu’il vaut mieux l’enterrer ici, dans le caveau qui se trouve sous la chambre secrète.

— Comment ! l’enterrer ?

Bigot tombait dans l’étonnement.

— Oui, l’enterrer ! Pour détourner les soupçons de notre tête il nous faut achever l’œuvre infernale des autres… Une jolie tâche, par Dieu ! et si je ne craignais pas d’être entendu, je rirais à gorge déployée.

— Mais qui creusera la fosse ? Ce ne sera ni vous, ni moi !

— Pardon ! vous et moi !… J’ai appris à creuser et à bêcher, dans ma jeunesse, à Charlesbourg, et plus tard, à Louisbourg, quand nous avons fait des tranchées. Je m’en souviens encore… Où trouverons-nous des instruments ? Vous êtes le maître de céans et vous devez le savoir.

— Moi ? et comment le saurais-je ?… Mais c’est affreux, Cadet, cela… l’enterrer comme si nous étions ses assassins !… N’y a-t-il pas d’autre moyen ?

— Je n’en vois pas ! Nous sommes dans une terrible impasse, tirons-nous-en le mieux possible… Si le crime est découvert, nous serons accusés… Puis, si jamais la Pompadour apprend que vous avez gardé cette fille dans votre château, elle vous poursuivra certainement de sa jalouse rancune et vous ruinera.

Venez ! c’est assez de paroles, agissons ! Où sont les outils ?