Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XIII.

LE CHIEN D’OR.

I.

Sur la rue Buade, — une rue qui garde le nom du vaillant Frontenac, — s’élevait depuis peu, un vaste et imposant édifice, bâti par le bourgeois Philibert. Le bourgeois, c’est ainsi que le peuple de la colonie aimait à appeler Nicholas Jaquin Philibert, le puissant et riche marchand de Québec, qui luttait vaillamment contre le monopole odieux de la grande compagnie.

C’était un édifice en pierre, d’un style simple, d’une apparence solide et sévère. On trouvait, dans la Nouvelle-France, que c’était une merveille d’architecture ; on en parlait avec admiration, depuis Tadoussac jusqu’à Ville-Marie. Il comprenait la demeure du bourgeois et les bureaux et les magasins nécessaires à son immense commerce.

Il n’y avait aucun ornement, mais on voyait reluire au soleil, sur la façade, ce morceau de sculpture qui piquait si fort la curiosité des habitants et des étrangers, et fut longtemps un sujet de conversation, dans toutes les seigneuries de la Province. La tablette du Chien d’Or, avec son inscription énigmatique, était là, défiant l’interprétation, au-dessus de la rue active et agitée. Elle est là encore aujourd’hui. Le passant qui la regarde se demande ce qu’elle signifie, et il se sent ému à la pensée du