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la légende du chien d’or

avait délégué le Roi, pour ruiner la colonie, tirer de ses ruines de quoi payer les plus infâmes orgies et s’enrichir, lui et ses amis, de plusieurs millions.

Hélas ! dès cette époque reculée, des spéculateurs politiques spéculaient sur notre patrie en détresse !

Eh bien ! ce drame émouvant d’une lutte héroïque livrée sur les champs de batailles contre la puissante Angleterre, et dans les affaires intérieures, par toute une population de braves gens et de nobles guerriers contre une coterie de scélérats spéculant sur le coffre public, l’auteur nous le représente en traits admirables.

Que ne donnerait-on pas pour voir agir sous nos yeux toute la population française du Canada de 1740 à 1760 ?

Or, ce tableau, on le retrouve dans le « Chien d’Or. » On y voit vivre nos pères non-seulement dans les jours solennels des grandes batailles et des actions d’éclat, mais dans tous les plus petits incidents de la vie ordinaire.

Ce sont :

Les grandeurs de Versailles transportées dans les salons de Québec et de Montréal, où les femmes canadiennes montrent toutes les qualités du cœur et de l’esprit, tout le brillant, tout l’héroïsme et même les défauts qui les caractérisaient à cette époque ;

L’esprit fin, la gaieté, la touchante amabilité, la politesse de haut ton, les manières exquises de la plus belle société du monde ;

Les allures chevaleresques, le patriotisme admirable, la grandeur de caractère, l’élévation d’âme, la haute science de nos hommes d’état, de nos missionnaires, de nos découvreurs et de nos guerriers ;

Le type de l’habitant canadien, pieux, jovial, franc, brave et loyal, dévoué à la patrie jusqu’à l’héroïsme ; le haut caractère, et l’influence de notre clergé qui se montre au premier rang dans toutes les entreprises patriotiques ; par-dessus tout, l’esprit catholique et le caractère français qui imprégnaient notre population de cette époque !

Les intrigues y sont ourdies avec un grand art. Le drame s’y précipite et s’y dénoue à travers mille péripéties émouvantes.

Et les caractères admirablement rendus de héros et d’héroïnes qui charment par leur piété, la noblesse de leurs sentiments et leur grandeur d’âme, tandis qu’à côté, d’autres types non moins réussis nous montrent le vice, l’astuce, la fourberie, l’intrigue, les crimes sous les couleurs les plus repoussantes :