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Kenna, elle, ne s’en souciait guère. La femme du sergent l’aidait à confectionner sa toilette de noce, ce qui lui donnait de l’occupation. Slane était donc, à cette époque-là, le seul homme de la caserne médiocrement satisfait. Tous les autres étaient plus ou moins malheureux.

Et pourtant ils avaient ce qu’il fallait pour les rendre heureux. Dès huit heures du matin toute leur besogne était finie, et ils avaient licence de passer le restant de la journée allongés sur le dos, à fumer du gros tabac de cantine et à injurier les coolies de panka[1]. On leur octroyait vers midi un bel et bon repas de viande, après quoi ils se rejetaient sur leurs lits où ils suaient en dormant jusqu’à l’heure où il faisait assez frais pour sortir avec leur « pays » dont le vocabulaire comprenait moins de six cents mots, plus l’Adjectif, et dont ils avaient déjà entendu maintes et maintes fois les opinions sur tous les sujets imaginables.

Il y avait bien la cantine, et la salle de tempérance où l’on trouvait les journaux de seconde main, mais personne de n’importe quelle profession n’est capable de lire chaque jour pendant huit heures et par une température de 36 ou 37° à l’ombre, qui atteint parfois 40° à midi. Très peu d’hommes,

  1. Ventilateur à moteur humain.