Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Et il secouait un grand Pathan velu ; mais aucun des deux n’était capable de rien faire à l’autre, malgré leur envie mutuelle.

« — Corps à corps ! qu’il dit, comme les Tyrone nous poussaient en avant de plus en plus.

« — Et pointez ! dit un sergent qui était derrière.

« Je vois une épée effleurer l’oreille de Croque, et le Pathan l’attrapa dans la pomme d’Adam comme un goret à la foire de Froneen.

« — Merci, confrère de la garde intérieure, que dit Croque, froid comme un concombre sans sel. J’avais justement besoin de place.

« Et il s’avança de l’épaisseur d’un corps d’homme, après avoir rabattu le Pathan sous lui. Dans son agonie l’homme mordit la botte de Croque et en emporta le talon.

« — Poussez, les gars ! que dit Croque. Poussez, bougres de soldats de papier ! qu’il dit. Faut-il que je vous tire pour vous faire avancer ?

« Nous poussâmes donc, jouant des pieds et des poings, et jurant, et comme l’herbe était glissante nos talons ne mordaient pas et Dieu aide l’homme du premier rang qui s’abattit ce jour-là !

— Vous êtes-vous déjà trouvé à la porte du parterre du théâtre Victoria, par un soir d’affluence ? interrompit Ortheris. Eh bien ! c’était pire que ça,