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de la guerre, et qu’en ce moment même il filait vers la ville où habitait Lone sahib.

— Donnez-moi mes dix roupies, fit Dana Da d’un air morne, et écrivez une lettre à Lone sahib, pour lui dire, à lui et à tous ceux qui croient comme lui, que vous et un ami êtes en possession d’une force plus grande que la leur. Ils constateront que vous dites la vérité.

Il partit en chancelant, sur la promesse d’autres roupies s’il résultait quelque chose de l’ « envoi ».

L’Anglais adressa une lettre à Lone sahib, rédigée dans le style de la foi, autant qu’il se le rappelait. Il écrivait :

« Moi aussi, dans les jours de ce que vous qualifiâtes mon apostasie, j’ai rencontré la Lumière, et avec la Lumière est venue le pouvoir. »

Puis il devenait si profondément abstrus que le destinataire de l’épître n’y comprit absolument rien, et fut troublé en conséquence ; car il imagina que son ami était devenu un initié « du cinquième degré ». Quand quelqu’un est « du cinquième degré », il peut en faire plus à lui seul que Slade et Robert-Houdin réunis.

Lone sahib lut la lettre de cinq manières différentes, et il entamait une sixième interprétation, quand son porteur fit irruption, en lui annonçant qu’il y avait un chat sur le lit. Or, entre toutes les