Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous prendrez garde, madame, quand vous le sortirez. Il est déshabitué de voyager en chemin de fer, et il ne manquera pas de réclamer sa vraie maîtresse et son ami Learoyd, aussi vous serez indulgente pour son humeur au début.

Elle nous dit qu’elle ferait tout cela et davantage encore pour le cher et bon Rip, et qu’elle n’ouvrirait pas le panier avant d’être à plusieurs lieues de distance, de crainte que quelqu’un ne le reconnût, et que nous étions de vraiment bons et aimables militaires, oh oui, et elle me remet une liasse de billets, et puis arrivent quelques-uns de ses parents et amis pour lui dire au revoir… ils n’étaient guère plus de soixante-quinze… et nous filons.

Ce que sont devenues les trois cent cinquante roupies ? C’est ce que je serais bien embarrassé de vous dire ; mais elles ont fondu entre nos mains… oui, fondu. Il y eut partage, et partage égal, car Mulvaney disait :

— Soit, c’est Learoyd qui a trouvé le premier Mme de Souza, mais c’est quand même moi qui me suis rappelé en temps voulu le chien du sergent cantinier, et Ortheris a été l’artiste de génie qui tira une œuvre d’art de ce vilain échantillon de mauvais caractère. Mais, par reconnaissance de ne m’être pas laissé induire au crime par cette méchante vieille femme, j’enverrai quelque chose au Père Victor,