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supplémentaires, et la construction de la digue commença. Lorsqu’elle fut bien en train, le directeur jugea l’heure venue de recourir aux pompes. L’eau ne pénétrait plus dans la mine. Le grand balancier de pompe, rouge et bardé de fer, s’éleva et s’abaissa, les pompes ronflèrent, ruisselèrent et grincèrent, et la première eau se déversa du conduit.

— Elle fonctionnera toute la nuit, fit le directeur avec découragement, mais il n’y a plus d’espoir pour les pauvres types d’en bas. Fais attention, Gur Sahai, si tu es fier de tes machines, tu vas me montrer à présent ce dont elles sont capables.

Gur Sahai, la main droite sur le régulateur et une burette à huile dans la gauche, acquiesça d’une grimace. Il n’en pouvait faire plus qu’il ne faisait, mais il pouvait maintenir cet effort jusqu’au matin. Est-ce que les pompes de la Compagnie allaient se laisser battre par les lubies de cette fâcheuse rivière de Tarachunda ? Jamais ! jamais ! Et les pompes haletantes sanglotaient : « Jamais ! jamais ! » Le directeur s’assit à l’abri sous le hangar de la recette, essayant de se sécher au foyer du générateur de pompe, mais dans l’ombre lugubre il vit les hommes rassemblés sur la digue se disperser et s’enfuir. Il soupira :

— C’est la fin. Il va nous falloir six semaines pour leur persuader que nous n’avons pas fait exprès de