Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mensonge ! dit Kundoo. Il n’y a pas eu de taille par ici depuis mon époque.

— Elle avait trois pas en largeur, la corniche, marmotta Janki sans l’écouter. Allons… Oh ! mes pauvres os !… Je l’ai trouvée ! C’est par ici, au bout de cette corniche. Venez tous, à la file, en vous guidant sur ma voix, et je vous compterai.

On se précipita dans le noir, et Janki se sentit heurter aux genoux par la figure du Sonthal qui le premier escaladait la corniche.

— Qui es-tu ? demanda Janki.

— Moi, Sunua Manji.

— Assieds-toi, répliqua Janki. Le suivant ?

Un par un, femmes et hommes grimpèrent sur la corniche qui longeait un côté de la salle de Bullia. Mahométan dégénéré, Musahr mangeur de porc, et farouche Sonthal, Janki les parcourut tous de sa main.

— À présent suivez-moi, reprit-il, en vous tenant à ma jambe, et les femmes en se tenant aux habits des hommes.

Il ne demanda même pas aux hommes s’ils avaient gardé leurs pics avec eux. Un mineur, pas plus un noir qu’un blanc, n’abandonne jamais son pic. Un par un, et Janki en tête, ils s’enfoncèrent dans l’ancienne galerie, une voie de deux mètres, qui mesurait à peine un mètre vingt du seuil au toit.