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et du moment qu’il obtenait l’argent, le propriétaire ne s’inquiétait pas de ce qu’il signait.

Les gens d’Isser Jung étaient mon lot, et le propriétaire avec le dehors de la ville étaient le lot de Ram Dass ; car nous nous étions ainsi arrangés. J’étais le pauvre dans cette combinaison, car les gens d’Isser Jang manquaient de richesses. Je faisais ce que je pouvais, mais il suffisait à Ram Dass d’attendre devant la porte du jardin du propriétaire et de lui prêter de l’argent, en recevant les reconnaissances de la main du régisseur.

Dans l’automne de l’année qui suivit le prêt, Ram Dass dit au propriétaire : « Rendez-moi mon argent », mais le propriétaire ne lui donna que des injures. Mais Ram Dass alla devant les tribunaux avec les papiers des reconnaissances… le tout en règle… et obtint des décrets de saisie contre le propriétaire ; et le nom du gouvernement était en travers des timbres des décrets. Ram Dass prit un champ après l’autre, et un mangoustier après l’autre, et un puits après l’autre, et il mettait dans chaque lopin des gens à lui… ses débiteurs du faubourg d’Isser Jang… pour les cultiver. Il s’étendit ainsi sur la terre, car il avait les papiers, et le nom du gouvernement était en travers des timbres, si bien qu’à la fin ses gens occupèrent pour lui tous les lopins entourant la grande maison blanche du