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tume des Anglais, et félicita le havildar. Yunkum sahib resta tranquillement sur sa chaise longue.

— Les hommes ont-ils juré ? demanda Yunkum sahib.

— Oui, et ils ont capturé dix malfaiteurs, répondit le commissaire-sahib. Il y en a encore d’autres en liberté dans votre circonscription. Prenez un cheval, montez dessus, et allez au nom du Sirkar !

— En vérité oui, il y a d’autres malfaiteurs en liberté, reprit Yunkum sahib, mais un cheval est inutile. Que tout le monde vienne avec moi.

Je vis la marque d’une corde sur le front d’Imam Baksh. Est-ce que Votre Honneur connaît la question par le serrage à froid ? Je vis aussi à la figure du Tigre de Gokral-Seetarun qu’il avait son mauvais sourire, et je me tins en arrière prêt à toute occurrence. Et je me trouvai bien, sahib, d’avoir fait cela. Yunkum sahib ouvrit la porte de sa salle de bain, et sourit de nouveau. À l’intérieur se trouvaient les six fusils et le gros registre de police du thana de Howli ! Il était venu nuitamment sur son char diabolique qui est muet comme une goule, et, passant au milieu de nous endormis, avait emporté aussi bien les fusils que le registre. À deux reprises il était venu au poste, prenant chaque fois trois fusils. Le havildar sentit son foie se dissoudre, et il se laissa tomber dans la poussière,