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— Maintenant, Maula Baksh, dit le havildar, galope jusque chez l’Empêcheur-sahib, et porte-lui la nouvelle du brigandage. Et toi, Afzal Khan, cours-y aussi, et prends soin d’être barbouillé de sueur et de poussière à ton arrivée. Le sang aura séché sur vos habits. Je resterai ici pour envoyer un rapport convenable au commissaire-sahib, et nous attraperons ces quelques villageois que vous savez, afin que tout soit prêt pour l’arrivée du commissaire-sahib.

Ainsi donc Maula Baksh partit à cheval, et je courus en me tenant à son étrier, et nous arrivâmes tous les deux en mauvaise condition devant le Tigre de Gokral-Seetarun dans le teshil[1] de Rohestri.

Notre récit fut long et détaillé, sahib, car nous lui dîmes même les noms des dacoits et l’issue du combat, et nous le priâmes de venir. Mais le Tigre ne broncha pas, et se contenta de sourire à la manière des sahibs quand ils méditent une méchanceté.

— Jurez-vous de ce rapport ? demanda-t-il.

Et nous répondîmes :

— Tes serviteurs en jurent. Le sang du combat est à peine séché sur nous. Juge si c’est le sang des serviteurs de Ton Honneur ou non.

  1. Bureau de police.