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madame, que je dis, d’attraper des rats, mais c’est dans le tempérament des chiens, et aussi de s’offrir un tour et de rencontrer quelques autres chiens pour passer le temps à causer et boxer un peu comme un chrétien avec les camarades.

Mais elle se récrie que son chien à elle ne doit jamais se battre et que les chrétiens non plus ne se battent pas.

— Alors, à quoi servent les militaires ? que je lui dis.

Et je lui explique les qualités opposées des chiens, ce qui est une des choses les plus curieuses qui soient, quand on vient à y réfléchir. Car ils apprennent à se conduire comme des gentlemen de naissance, faits pour la meilleure compagnie… on m’a prétendu que la Veuve[1] elle-même raffole des bons chiens et qu’elle les reconnaît quand elle les voit aussi bien que n’importe qui ; puis d’autre part ils courent après les chats et se mêlent à toutes sortes d’infâmes bagarres des rues, et tuent des rats, et se battent comme des diables.

La dame du colonel me répond :

— Eh bien, Learoyd, je ne suis pas de votre avis, mais dans un sens vous avez raison, et j’aimerais que vous emmeniez promener Rip avec vous de

  1. La reine Victoria.