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étaient restés par ici trop longtemps, et qu’ils avaient perdu le contact de l’Angleterre.

Mulvaney connaissait un entrepreneur sur une de ces nouvelles lignes de l’Inde centrale, et il lui écrivit pour avoir du travail. L’entrepreneur répondit à Mulvaney que si celui-ci pouvait se payer le voyage il lui donnerait, en souvenir d’amitié, une équipe de coolies à commander. Le salaire était de soixante-quinze roupies par mois. Dinah Shadd dit à Térence que s’il n’acceptait pas elle lui ferait « une fameuse vie de purgatoire ». En conséquence, les Mulvaney s’en revinrent comme civils, ce qui était une grande et terrible déchéance ; mais Mulvaney s’efforçait de la déguiser, en disant qu’il était « colonel sur la ligne du chemin de fer, et personnage d’importance ».

Il m’écrivit, sur une formule de commande d’outils, pour m’inviter à aller lui faire visite, et je me rendis à son bungalow[1], une drôle de petite maisonnette, sur le bord de la voie. Dinah Shadd avait semé partout des pois, et la nature avait répandu toutes sortes de choses vertes alentour du lieu. Je ne vis en Mulvaney d’autre changement que celui du costume, lequel était déplorable, mais sans remède. Il m’apparut debout sur son wagonnet,

  1. Bungalow : maison à l’européenne, dans l’Inde.