Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

heures de sac et d’équipement, que dit le colonel à Mulvaney ; pas pour avoir été sale à la revue, mais pour avoir dit quelque chose à Mullins, quoique je ne croie pas, qu’il dit, que vous avez dit ce qu’il dit que vous avez dit. » Et Mulvaney s’éloigna sans rien dire. Vous savez qu’il ne réplique jamais au colonel, crainte d’écoper d’une nouvelle punition.

Mullins, un sergent tout jeune et tout ce qu’il y a de plus marié, dont les façons provenaient en partie d’un vice inné et en partie d’un enseignement primaire mal assimilé, arriva sur le pont-levis et demanda fort rudement à Ortheris ce qu’il faisait là.

— Moi ? répondit Ortheris. Comment ! Mais j’attends ma nomination d’officier. Vous ne l’avez pas encore vue venir ?

Mullins devint pourpre et passa. On entendit un léger ricanement s’élever du glacis où reposait Learoyd.

— C’est lui qui attend d’avoir sa nomination un de ces jours, m’expliqua Ortheris. Dieu protège le mess qui devra se nourrir sur la même cagnotte que lui ! Quelle heure avez-vous, monsieur ? Quatre heures ! Mulvaney va avoir fini dans une demi-heure. Vous ne désirez pas acheter un chien, par hasard, monsieur ? Un chiot de toute confiance… moitié rampur par le limier du colonel.