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le miracle de purun bhagat

à moins que l’un des tiens ne soit tombé dans une trappe… et par ici personne ne tend de trappes… je ne sortirai pas par un temps pareil. Regarde, Frère, le barasingh lui-même vient chercher un abri.

Les andouillers du cerf, comme il entrait à grands pas, heurtèrent bruyamment la statue grimaçante de Kali. Il les abaissa dans la direction de Purun Bhagat, et se mit à frapper du pied d’un air inquiet, en sifflant par ses naseaux contractés.

— Hai ! Hai ! Hai ! — dit le Bhagat, en faisant claquer ses doigts. — Est-ce là une manière de payer le logement d’une nuit ?

Mais le cerf le poussa vers la porte, et, comme il le poussait, Purun Bhagat entendit quelque chose s’ouvrir avec un soupir ; il vit alors deux dalles du pavage s’écarter l’une de l’autre, tandis que la terre gluante, au-dessous, claquait des lèvres.

— Je vois maintenant, dit Purun Bhagat. Il n’y a pas à blâmer mes frères de n’être pas venus s’asseoir près du feu cette nuit. La montagne s’effondre. Et cependant… pourquoi m’en irais-je ?

Son regard tomba sur l’écuelle vide, et son visage changea d’expression :

— Ils m’ont donné chaque jour une bonne nour-