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le miracle de purun bhagat

Bhagat le repas le plus savoureux, La nourriture, dans la montagne, est très simple, mais, à l’aide de sarrazin et de maïs, de riz et de poivre rouge, de petits poissons pêchés au torrent de la petite vallée, de miel tiré des niches en forme de cheminées pratiquées dans les murs de pierre ; à l’aide d’abricots secs, de safran, de gingembre sauvage et de farine d’avoine, une dévote peut cuisiner de bonnes choses ; et ce fut une pleine écuelle que le prêtre apporta au Bhagat.

Allait-il rester ? lui demanda-t-il. Avait-il besoin d’un chela — un disciple — afin de quêter pour lui ? avait-il une couverture pour se garantir contre le froid ? La nourriture était-elle bonne ?

Purun Bhagat mangea, et remercia le donateur. Il avait, dit-il, l’intention de rester. Le prêtre répondit que cela suffisait : il n’y avait qu’à laisser l’écuelle à l’extérieur du temple, dans le creux des deux racines tordues, et, chaque jour, le Bhagat recevrait sa nourriture, car le village s’estimait honoré qu’un tel homme — il regarda timidement le Bhagat au visage — voulût bien s’attarder au milieu d’eux.

Ce jour-là vit la fin des courses errantes de Purun Bhagat. Il avait trouvé l’endroit qui lui était des-